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Depuis le 19e siècle, nous assistons à une profonde modification de nos villes, notamment liée au renversement du rapport à l'ennemi. Les fortifications, protections contre l'ennemi extérieur, tombent au profit des élargissements de rue permettant de contrer les révoltes à l'intérieur même des villes. Et depuis le 21e siècle, ce sont systèmes d’empêchement et de contrôle qui se sont infiltrés plus que dans nos rues, dans nos pensées et dans les méthodes de réflexion et de production de l'urbain.

L'espace public, à ce titre, produit de l'espace lisse, de l'espace normé. Et la norme voudrait minimiser, voire gommer ou supprimer « ce qui peut gêner » et « ce que l'on ne veut pas voir », entre autre le pauvre qui sans-abri squatte sur un banc, qui Rrom voudrait y construire, qui ouvrier vit dans sa voiture, qui prostitué travaille dans son camion, etc. À l'inverse de l'espace normé, on pourrait opposer l'espace de l'hospitalité. Non comme une valeur misérabiliste, mais comme l'espace d'un possible. Possible car l'hospitalité porte en elle la distance, l'asymétrie, le conflit, le compromis, le sacrifice, nécessaire à la pensée de l'urbain.

« L'hospitalité est une épreuve, au sens où elle engage un renversement de situation qui est ni plus ni moins la transformation de l'ennemi en hôte » Anne Gotman.

Possible, parce que l'étranger (nationalité / usage / mode de vie...) pourrait non plus être considéré comme un ennemi, mais comme l'émissaire d'une autre cité ! Et si cette cité était l'Utopie ?

« Jamais nous ne considérons ces femmes, ces hommes, ces enfants comme des citoyens en plus, comme de précieux co-habitants.(...) Jamais nous n'envisageons cultiver les constructions infimes peut-être, mais vivantes assurément, qu’ici mêmes, sur les trottoirs de Paris ou dans la Jungle de Calais, une multitude de nous-autres ont risquées. Jamais nous ne voyons là, avec joie, frémir des mondes à venir. » Sébastien Thiéry, politologue et coordinateur du PEROU.

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