23/04/2018 - Nous nous sommes installé toute la semaine devant les bains-douches. Nous avons aussi suivi Tigran, un des six agents des bains-douches, à l'intérieur du bâtiment
22/04/18 - Nous rencontrons Sabeg devant les bains-douches. Nous l'invitons à entrer dans notre camion, campement sonore.
L’eau une ressource urbaine indispensable
20/04/18 - Nous nous installons devant les bains-douches et rencontrons ses usagers. Ils s'appellent Michel, Cédric, Louis-Michel, Enzo, Mamadou, Eric... Ils ont 39, 36, 32, 24, presque 60 ans... Ils sont réparateurs de machine à sous, travailleurs détachés, enfants, étudiants, tout juste licenciés... ils sont français, ivoiriens, algériens, mauricien... Ils vivent dans leur voitures, dans une caravane, ils sont propriétaires... Ici aux -bains-douches, ils viennent se laver, prendre leur douche, se reposer, ouvrir les yeux, commencer la journée...
18/04/18 - Nous nous installons devant les bains-douches. Il est 7h30 lors de notre arrivée et nous mettons environ une heure à déployer le dispositif : le camion, des tables, des chaises, trois parasols, du café, des gâteaux... Un espace d’accueil et de convivialité pour arrêter quelques minutes, ou plus les usagers des bains-douches. Ouvrir la discussion.
16/04/2018 - Installation de notre Campement Sonore du 9 au 13 avril devant les bains-douches
08/02/2018 - Si le 20e siècle a fait entrer la voiture au sein de nos vies, le 21e voudrait la voir disparaître, dans une équation parfois bien difficile. L'injonction « demain, la ville sera verte et donc sans voiture ! » cadre assez mal avec les enjeux de la mobilité comme désormais constituante du développement économique.
16/11/2017 - Une fois connu le rôle de l'hygiène dans la prévention des maladies, grâce notamment à Ignace Philippe Semmelweis ou à Louis Pasteur, l'eau intègre petit à petit les réflexions hygiénistes du 19e, notamment dans les planifications urbaines.
19/10/2017 - Si l'hospitalité résonne sur les murs de la ville, nous la cherchons dans son écho. Et là, cette année, pour écho, nous avons entendu la voiture comme abri, comme engin de mobilité nécessaire, nous la soupçonnons lieu d'intimité sexuelle, lieu de squat... Pour échos, aussi, nous avons entendu l'eau, celle qui coule, mais surtout celle qui ne coule plus, ces fontaines encore espaces de bains au bains-douches disparus. Un seul bâtiment subsite dans la métropole de Lyon, dans le 7e. Nous allons suivre cet échos aussi, après.
Alors nous tentons de lui faire son récit, comme celui de cette connaissance qui émerge là avec Redouane, Hakima, Leila et Abdalla, Safia, Rosaenie, Mariami, Faridje et Léonit.
Des lieux libres et gratuits où l'on puisse se laver en toute intimité sont indispensables. Il s'agit du respect de droit à l'eau et d'un impératif en matière de santé publique mais aussi une nécessité pour les personnes sans abri ou mal logés. Tel l'écrit Chantal Deckmyn dans son rapport à la fondation Abbé Pierre.
Une année à rencontrer des personnes qui habite le 1e à Lyon, principalement des non-logées qui transitent par le quartier des pentes de la croix-rousse parce que leurs enfants y sont scolarisés ou parce que les ping-pong institutionnels les ont conduit à se domicilier ici. Ou encore parce qu'il est sécurisant de dormir dans sa voiture, quand celle-ci est au cœur de la ville.
Dans l'installation sonore vous pouviez entendre les voix de Redouane, Hakima, Mariami, Rosaenie, Leila et Abdalla, Safia, Faridje et Léonit, que nous avons rencontré cette année. Marc-Antoine avec qui nous menons ce projet y a adjoint l'enregistement d'Afomeya, réalisé par d'autres pour Radio Canut. En cliquant sur lire la suite, vous aurez accès à l'ensemble des enregistrements de nos rencontres
L'installation restera 3 semaines au Lieu Accueil parent. Affiches, sons et vidéos, avec Rédouane, Hakima, Leila et Abdalla, Rosaenie, Mariami, Safia, Faridje et Léonit.
Interpellés par les transformations de la ville à l’ère métropolitaine ou comment celle-ci génère de plus en plus d’exclusion, nous avançons pas à pas à la recherche des hospitalités. Le 31 mars dernier, nous souhaitions restituer l'avancée de nos réflexions..…
« Lugdunum signifie « colline, forteresse du dieu Lugus ». Mais l'étymologie de Lugus est plus difficile à reconstituer. Il existe de multiples propositions. Soit par le nom du corbeau, en effet Lugus a été rapproché du gaulois lugos ou lougos, qui aurait signifié « corbeau » selon Plutarque. Soit par le nom du lynx, le nom de Loki ». Le corbeau, le lynx, le Lion
Ce projet traverse les époques à la recherche des éléments qui peuvent faire hospitalité. L'eau en est un exemple. Elle favorise l'installation des hommes de tout temps et partout. La fin de la dynastie des Sévères en 237 à Lyon entraine l'abandon de l'entretien des aqueducs et leur détérioration. Les Hommes, alors privés d'eau, ont été contraints de se déplacer et de redescendre des collines pour se rapprocher des sources et puits encore en fonction. Voilà notre premier pont, de quelques siècles. Aujourd'hui encore, nous sommes tous dépendants du réseau d'eau. Riches comme pauvres, nous en sommes locataires, pour autant nous n'y avons pas tous accès de la même façon. Sur certains espaces publics toutefois on peut observer fontaines et toilettes ! Sorte de bénéfice rendant possible les installations. A l'inverse, interdire l'accès à l'eau (et au feu) correspondait à un bannissement dans le droit romain « Aqua et igne interdictus » !
Hospitalité(s) c'est aussi une traversée historique. Lyon est imprégné de son histoire gallo-romaine dans laquelle nous pouvons puiser des enseignements et/ou des questionnements. Par exemple, interroger selon les périodes le besoin essentiel de l'accès à l'eau pour s'installer quelque part ou la place des étrangers résidents et leur accès aux droits. Nous nous allions avec le service archéologie de la ville de Lyon, écoutons leurs histoires et percevons la nécessité de construire un pont entre les époques ; de celles passées dont les aspérités ont été gommées à celle d'aujourd'hui dont il est plus difficile de masquer les imperfections.
Au Lieu Accueil Parent, qui devient presque désormais notre atelier, nous retrouvons Hakima qui précise que tout le monde est venu en France pour des raisons différentes. « Et moi, ce n'est pas pour raison économique, mais pour raison familiale que j'ai quitté le pays. J’ai habité 19 ans en Italie. J'avais une maison et une voiture. Je ne comprenais d'ailleurs pas comment les gens pouvaient ne pas avoir de maison...